Napoli, la furie!

Napoli non é un città, é un mondo. Marco Masini.
(Naples n’est pas une ville, c’est un monde)

Salut Vagabond.e,

Je t’écris de mon téléphone alors que j’attends le train pour Florence … Si j’écris vite et sûrement pas très bien, c’est que j’ai peur d’oublier des trucs! Allora… Nécessité faisant loi, voilà en vrac ce que je retiens de Naples:

Certaines ruelles sont tellement populaires qu’il est difficile de s’y frayer un chemin!

1. Faut voir ça une fois dans sa vie, rien n’est normal ici! La ville est perpétuellement en effervescence… Il n’y a semble-t-il, aucune heure du jour ou de la nuit où les rues sont calmes… Ça s’embrasse aux terrasses de café, devant les magasins, en pleine rue ou dans les nombreuses ruelles sombres… Naples c’est l’amour, la bouffe et le bruit!

L’essentiel de la old town est composée de ruelles similaires, elles sont souvent plus sombres et plus étroites, mais j’ai choisi cette photo parce que… Bah au moins on voit ce qui s’y passe! 😛

2. Oublies les films, les photos et les reportages; ils n’ont ni goût, ni odeur… Oui, ça crie dans les rues, les vêtements sèchent à tous les balcons, les bonnes femmes (et les hommes aussi!) s’interpellent d’un étage à l’autre et les paniers pendent pour faire monter ou descendre toutes sortes d’objets! Mais c’est aussi des odeurs de lessive et d’assouplissants à tous les coins de rues, des rires sonores et contagieux qui attirent les regards et font poindre les sourires et puis, souvent quand ils hurlent et semblent être grave en pétard, c’est juste leur façon de s’exprimer, pas de colère ou de ressentiment… 🤌 Sauf en voiture… Mais j’ai carrément un paragraphe pour t’en parler plus bas! Ah, et à propos des odeurs, parfois quelques vagues relents d’égouts, énormément d’effluves de pizzas qui croustillent dans les fours et surtout, ça sent la marijuana partout et à toute heure!

Vue panoramique de l’église Notre Dame de l’Assomption où se trouve les restes de San Genaro (j’t’en parle plus bas!) Ils sont fous ces Romains… enfin… ces Napolitains!

3. Les superstitions et la religion vont main dans la main! Nous sommes arrivés dimanche de Pâques… Par conséquent l’effervescence était ‘différente’, les familles fêtaient dignement la fin du carême catholique, avec leurs traditionnel chahut et le son des verres qui s’entrechoquent que je distingue facilement malgré les murs, ou plutôt grâce à la caisse de résonance que forme la cage d’escalier tout en marbre. Souvent dans les cours intérieures, il y a des statues de saints, fleuries et éclairées comme il se doit. Le lundi, nous avons croisé une procession et entendu des pétards sonner presque toute la mâtinée.

La ville a une multitude d’églises, souvent ouvertes gratuitement aux visiteurs, ils ont des saints dont ils sont très ‘proches’ et des rites qu’ils tiennent à cœur de perpétuer, parallèlement, ils ont élevé Diego Maradona au niveau du divin! Moi ça me dépasse, mais je crois que le foot est une religion par ici!

Wi sa kantite la! Des figurines, des maillots, des cartes à son effigie sont en vente dans toute la ville, et certaines d’entres elles sont ‘étiquetées’ Dios! Moi j’ai un vrai problème avec le fanatisme! Après… C’est mon problème hein…!
À l’aspect tu peux voir là où il faut frotter… Le grand nez de Pulcinella apporte chance, en tous cas, c’est supposé au moins te ramener à Naples… et pourquoi faut-il le frotter avec du sel? Bah je ne sais pas et il y a des limites à ma compréhension de l’italien… Et… même google a l’air de ramer sur c’coup là! Ha!

Ils raffolent également des portafortuna (porte-bonheur), comme Pulcinella, un personnage qui incarne des extrêmes, (homme et femme, richesse et pauvreté, famine et opulence, amour et solitude… Bref, tu saisis l’idée…) les piments à suspendre partout, et des espèces de symboles de la main… Ça… faut encore que je me renseigne… personne ne m’a dit ce que c’était, p’tet seulement un phénomène de mode.


4. Il faut manger et marcher, dès le matin… Et ne s’arrêter que pour dormir afin de pouvoir recommencer le lendemain! La ville compte des milliers de restaurants. Ici il y a de tout… Mais je ne suis pas venue à Napoli pour bouffer des sushis! Bon alors, faut pas non plus tout mélanger, les puristes vous diront que les trattorias (établissement souvent familial, avec une carte de vin abordable comme le reste de la carte, ce sont souvent les recettes transmises de génération en génération et les plats sont traditionnellement italiens!) et les ristorantes (restaurants inspirés de la cuisine italienne, au service plus professionnel que les trattorias, déco soignée, grosse carte de vin et prix plus onéreux!) sont différents des pizzerias (il paraît qu’il y en a même qui se fâcheraient tout rouge si on osait leur demander pourquoi ils n’ont pas de pizza à leur carte!); mais dans la réalité, plusieurs restos en proposent au moins deux ou trois options. Les pizzerias sont évidemment nombreuses vue que c’est ici qu’elles ont vu le jour! Ah, à ce propos… J’ai visité le trésor de San Genaro, et allez comprendre comment et pourquoi j’y ai appris la légende à l’origine du nom de la pizza margarita. L’histoire voudrait que le roi Humbert 1er et son épouse (accroches-toi) Marguerite Thérèse Jeanne de Savoie-Gênes, princesse de Savoie, étaient de passage à Naples et avaient convoqué un pizzaiolo parce qu’ils voulaient goûter à cette spécialité populaire. À la vue des couleurs du drapeau italien sur leur plat, (sauce tomate, mozzarella et basilic) ils ont demandé comment s’appelait cette recette! Avec la gouaille et le charme propres aux Napolitains, le cuisinier aurait répondu : la pizza Margarita (du nom de la reine, au cas où t’aurais pas suivi)! Ahhh ces Latin lovers! 🥰

En vrai, ce petit emballage cadeau est rempli de cannolli à la pistache. Et comme je suis passablement vorace, je ne les ai pas pris en photos, je me suis contentée de les dévorer.

Sinon, faut pas négliger les petites pâtisseries qui tapissent littéralement les ruelles de la vieille ville! Souvent dans les restos il n’y a pas trop de desserts… Deux, trois, quatre options à tout casser… Mais comment avoir la dolce vita sans dolce??? Bon maintenant tu le sais… Dans les gelaterie et les pasticcerie.

5. Comme Le Chéri l’a dit: soit tu aimes, soit tu détestes! Je dois avouer que c’n’est pas pour tout le monde les rues bondées, les hurlements, les scooters fous, les terrasses où faut s’battre contre les pigeons en mode Angry birds et tutti quanti. Mais une fois que tu accueilles tout ça avec l’ouverture d’esprit nécessaire à ta survie en milieu hostile. Tu prends vite le pli et limite tu deviens un peu Napolitain ! 😅 Allez j’exagère. Mais pour de vrai, il faut vraiment ouvrir sa tête et son cœur à la ville pour que ça marche…

Alors, ça c’est juste un jour ordinaire à Spaccanapoli, ce ne sont pas les vacances scolaires, c’est juste la rue la plus populaire de la ville

6. On va éviter de conduire… Ok? Oui, hmm… à ce propos… Fausse bonne idée! Bien sympa d’être ‘indépendant’ niveau transport mais entre le prix de l’assurance, du parking qui varie de 12€ à 45f*€ la nuit, plus le ti-monsieur qui te rackette de 4€ sous prétexte qu’il t’a aidé à te garer. Sans parler de – et franchement ça c’est sûrement le pire – la façon de conduire des Napolitains… Mo Zezi! Cher.e vagabond.e, si t’es pas croyant, quand t’es au volant de la p’tite Fiat de location, crois moi tu le deviens vite! Le mois dernier, j’ai découvert que j’avais la conduite nerveuse, du moins c’est ce que m’a dit un ami dans des termes moins polis (en vrai il m’a dit: « Je t’aime fort, mais au volant to ene manzer l***»). Je suis curieuse de savoir comment il qualifierait la conduite à l’italienne! En moins de temps qu’il faut pour faire Curepipe-Floréal, je me suis fait hurler dessus parce que j’ai laissé passer une voiture (moi qui pensais être bien élevée); re-hurler dessus parce que je voulais me garer; klaxonner à mort (ou plutôt à surdité) et je ne sais même pas pourquoi, j’ai été abrutie par le nombre de voies fictives qu’ils créent sur une route à deux voies, histoire de pouvoir arriver une seconde plus tôt à la prochaine intersection, traitée comme une alien 👽 pour utilisation de clignotants; ils m’ont coupé la route 1000 fois par la droite et par la gauche… Bref j’ai rien capté et si je vous écris maintenant, c’est sûrement à la protection divine que je le dois… Je vous l’ai dit, vous allez devenir croyant et pratiquant de force… parce que… quand on ne conduit pas… on est piéton… Bah, c’est pas mieux ma pauvre Lucette ! Tu peux te faire faucher par un ti-con de 10 ans 3/4 sur une moto qu’il a soit volée, soit empruntée et qui fait la course dans les rues les plus étroites qui existent au monde contre un autre ti-couillon du même gabarit! Ayooo… Pas facile je te dis! Bref… Double ton assurance voyage si t’as l’intention de faire le malin sur les routes napolitaines… Ti-conseil d’amie!

Ca c’est les petits trésors cachés de Naples. Son réseau de souterrain est à visiter (pour les non claustrophobes) à pas cher si tu t’y prends assez tôt!

7. Too much peut être? Sous terre ou au dessus de tout le monde (parce que rappelons le, Naples est un monde à lui tout seul) tu n’auras pas assez d’une vie pour tout voir!… Une petite route de rien du tout mène à un réseau de souterrains qui étaient en mesure d’abriter des milliers de citadins pendant les bombardements de la seconde guerre mondiale; une porte immense comme la ville en compte tant, cache une cour intérieure banale, mais qui donne accès à un château à visiter gratuitement, qui a un jardin sur un toit, où tu peux boire un verre, sous les lumières accrochées à des orangers et des citronniers! 🤯 On dirait un TikTok, parfois, t’as l’impression de ne plus savoir où ça commence et où ça finit !

Place du marché à Pompeï. C’est étonnant tout ce qui reste des ravages d’un volcan, j’étais persuadée – ça n’a aucun sens puisque l’éruption qui a détruit Pompeï aura 1945 ans cette année – que j’allais voir des murs noircis et un spectacle de désolation. Mais en fait c’était très chouette à visiter et rien de morbide en vue non plus. Et puis c’est immense, faut prévoir plusieurs heures pour la visite!

8. Se balader tout autour de Naples c’est plus que sympa! Pompéi est à moins d’une heure de route et ses ruines sont bel et bien en état d’être visitées; la côte amalfitaine, de Sorento à Salerno, c’est 50km de routes côtières qui surplombe des falaises où s’agrippent des villages de toutes beauté; Capri, (Non c’est pas fini Hervé, du calme!) est une île célèbre depuis toujours avec des sites archéologiques etc, mais je n’y suis pas allée (à Capri) parce que .. bah… pas assez de temps, mais j’irai un jour quand je serai grande !

Vue sur une partie de Naples depuis les remparts du château San Elmo: la double montagne sur la gauche c’est le Vésuve, et la petite ile à droite c’est Capri.

9. Naples keeps you on your toes! Entre Thierry, Napolitain de naissance, que j’ai rencontré à Rome et qui est qui nous met en garde: « Moi, je n’aime pas Naples, trop de gens, trop de pickpockets, trop de tout! C’est la même population que Rome en nombre mais 15 fois* plus petit en surface! » et l’urgence d’en voir un maximum parce que je ne crois pas que j’y retournerai un jour (bravo à ceux qui ont la réf), je me suis sentie à la fois dépassée, enthousiaste, pressée et je me forçais à calmer mes ambitions, parce qu’à vouloir tout voir j’allais finir par ne rien voir du tout…
*Chiffre non officiel et sorti de l’opinion/l’imagination d’un quidam pas la peine d’en faire tout un pecorino!

10. La concentration de beau gosses au mètre carré! Enfin ça c’est probablement valable pour toute l’Italie!

Le train vient de quitter la gare de Roma Tiburtina, il m’a fallu moins de deux heures pour tenter de t’intéresser à Napoli… J’espère que ça a marché. Et si t’es pas convaincu.e je te file un rab de photos plus bas…

Allez ciao et bon voyage Vagabond.e!

Je vous avais dit qu’il y avait des ruelles sombres!
Ça c’est Le Chéri qui s’amuse à poser dans les rues napolitaines…
Au fait toute la ville est taguée, parfois c’est joli, parfois c’est pourri… C’est comme les tatoueurs, y’en a des bons et des fois … Bref, t’as saisi l’idée…
Tiens, en parlant de gens doués!
Hey, vous avez vu White Lotus? Ça vous dit quelque chose ça? Il faut checker mon Instagram pour en savoir plus, parce que je vais quand même pas tout répéter tout le temps… 😂
On a été dans une tuerie de resto à Pompeï, ils faisaient des repas comme dans l’antiquité et tout et tout, atta je te donne le nom… Hmmm Caupona, et info non négligeable, ils ont un parking gratuit, ça court pas les rues dans le coin!

4 Comments

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  1. Pascale Adolphe 6 avril 2024 — 4h41

    J’adore! Merci Nad! En tout cas tu nous donne envie… qui sait p’tre bientot!! C’est trop génial!

  2. Coucou Nad, c’est un plaisir de te lire et de voyager avec toi.C’est comme si on y était nous aussi. Bisous a vous et à bientôt.

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