Un mine bouilli au Bus Snack?

Aujourd’hui je vais au Bus Snack, à Saint-Martin, et j’embarque Sarah avec moi… Ceux qui ont suivi LMAD ont pu apercevoir son sourire lors d’un tirage au sort pour un voyage à Rodrigues en 2016 sur le groupe Facebook. Actuellement, elle est ma petite assistante, ce que je trouve follement amusant, parce que sa fraîcheur ne connaît aucun filtre: elle trouve que je suis à la ramasse, elle ne me fait pas de cadeau et j’adore ça !

Alors que nous préparions le plan d’attaque pour Salty West, elle insistait pour que je fasse un papier sur le Bus Snack ; alors oui, c’est un tout petit peu en dehors de la zone identifiée à l’origine, mais de peur de me faire traiter de psychorigide par Mademoiselle, j’accepte d’y aller… Après tout nous parlons d’à peine quelques centaines de mètres… 

Après une route que je juge longue, nous arrivons à Saint-Martin, le Bus Snack se repère de loin, déjà par sa singularité, puis par la couleur du produit de son sponsor. J’y étais déjà allée il y a huit ans, et je me souviens que c’était simple et délicieux !

À notre arrivée, il n’y a encore aucun client, il n’est que 11 h 30, et je compte bien profiter de ce petit avantage pour poser des questions à Mme. Lilowtee Goburdhun (Mala). La patronne qui a installé son resto dans un autobus il y a déjà 30 ans se confie : « Je ne me vois pas arrêter mon métier, pour moi ce serait fatal. » Pour son grand âge (que je tairai ici par politesse) elle tient la forme ! « Au début je bossais seule, mais il y a plus de clients aujourd’hui, alors ma belle-fille Varsha, et mes deux autres filles me prêtent main forte ! » 

Mais l’histoire est un peu plus ancienne que ça, son époux vendait dejà le halim quelle préparait, il transportait son précieux chargement dans un petit caisson jusqu’à la plage : « C’est à cette époque que l’idée lui vient de bâtir un petit kiosque en paille pour faciliter la vente, mais des jaloux y ont mis le feu ! C’était au milieu des années 80, on n’avait pas les moyens de faire mieux. Alors un homme généreux nous a donné cet autobus qui servait au transport des employés d’usine. » C’était surtout pendant les week-ends que Mme Goburdhun préparait ses gâteaux piments entre autres. Le temps passant, elle a ajouté d’autres plats, et il n’était plus question de faire du temps partiel : «Ce n’était plus possible de se cantonner à deux jours par semaine, les samedis et les dimanches, les clients font queue pour manger, travay inn ogmante ». Elle met un point d’honneur à préciser que ses fruits de mer sont frais : « Nous nous approvisionnons auprès des pêcheurs de la région, et dès qu’il nous faut de l’aide, mon fils, mes gendres, tout le monde contribue à la bonne marche du Bus Snack et nous travaillons tous les jours, sauf si je suis malade ou si c’est Divali ou Raksha Bandhan. »

Mo extra contant mo travay 

« Je rencontre toutes sortes de personnes, parfois le bus est réservé pour des anniversaires, nous avons eu un ministre et un député également, et Bruno Raya est venu souvent par exemple ! Nous avons beaucoup de touristes, s’il est rare que les voisins viennent, nous sommes quand même listés comme une table à découvrir par Kaz’alala. » C’est également une source de fierté pour Lilowtee : « Avec un salaire et trois enfants, il n’était pas évident de joindre les deux bouts ; aujourd’hui, mes enfants ont reçu une instruction et travaillent en partie grâce au Bus Snack. » 

« Je travaillais vraiment peu, mais avec l’aide du bon Dieu et beaucoup de persévérance, nous sommes parvenus à nous en sortir. Ceux qui ont goûté à ma cuisine l’ont apprécié, le bouche-à-oreille nous a servi de marketing. » 

Les clients commencent à arriver et j’en profite pour leur demander comment ils ont entendu parler du Bus Snack : « Nous travaillons tout près, et comme c’est bon, nous revenons ! » Tout est dit. 

Sarah et moi choisissons deux banquettes pour nous installer, nous sommes affamées ; au menu, des mines bouillis, curry ourite et chatini pomme d’amour. Alors que nous n’avons pas encore pioché dans les nouilles fumantes, arrive sur un petit plat un salmis d’agneau aux arômes épicés, servi avec ‘les compliments de la maison’.  Cette attention me va droit au cœur, j’apprécie à la fois la simplicité du geste et les saveurs des plats.

Le ventre rempli, les papilles en joie, nous prenons congé de nos hôtes après avoir réglé la note, et reprenons la route. Dehors, les voitures garées en enfilade confirment le succès du Bus Snack. 

En chemin – qu’est-ce qu’elle est belle cette route – nous nous arrêtons pour refaire une photo à Pointe l’Amour (je voulais remplacer celle de la cover, parce que le jour où j’y étais, il ne faisait pas beau), pour en faire également à Macondé et en passant, prendre un rendez-vous au plus petit aéroport du monde, mais ça, c’est une autre histoire que je vous raconterai bientôt ! 

FICHE TECHNIQUE

Pour y aller, suivez le lien! 🙂
Pour réserver: appelez le (230) 59 34 16 73
Et pour les contacter via leur page Facebook, c’est ici!

BON A SAVOIR

Les plats varient de Rs. 75 à Rs. 300

Le Bus Snack propose, en plus des nouilles, du cerf rôti, du riz, du calamar, du bouillon de crabe à la Rodriguaise etc. Mais j’ai une nette préférence pour les mines! 😉

2 Comments

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  1. Super jolies photos

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