Amateurs et passionnés de musique electro… ceci vous concerne! Arrêtez tout ce que vous faites, et commencez à économiser pour Ultra 2017…
16 Juillet 2016 – Nous sommes six Mauriciens, à nous être aventurés à Split, en Croatie. Hier, la cacophonie était totale, le lancement du Festival Ultra Europe 2016 n’a pas eu lieu comme planifié, et sur les réseaux sociaux, les plaisanteries du début se sont vite transformées en insultes visant les organisateurs ! Qu’à cela ne tienne, le lendemain, les portes du stade Poljud se sont ouvertes beaucoup plus tôt, et ceux qui se sont déplacés spécialement pour Above and Beyond ou Armin Van Buuren ont été récompensés de leur patience! Ceci dit, nombreux étaient ceux qui avaient prévu d’y être seulement vendredi! Et franchement, sur ce coup là, Ultra n’a pas assuré!
Le festival Ultra Europe est un immense rassemblement d’allumés, en quête du bonheur que seuls procurent des réunions comme Tomorrowland, le festival de métal Hellfest, ou le Burning man… Pendant trois jours, du moins c’est ce qui est prévu; plus de 100 000 ‘Ultranautes’ venus du monde entier sont réunis pour faire la fête sur les sets des DJ les plus en vogue du moment, comme ceux des monuments qui n’ont plus rien à prouver depuis longtemps !
Alors évidemment, les dispositifs de sécurité sont impressionnants. Sacs à dos non autorisés – sauf les horreurs en plastique transparent qu’ils nous vendent a prix d’or (90 kn – 630 roupies – 13 €) – puis vient le scanning des bracelets (qui font à la fois office de carte d’accès et de carte bancaire), la fouille (corps et sac) où ils en profitent pour virer dans une poubelle immense les Tic Tac, briquets, Strepsils, ou tout autres objets hautement dangereux… Et quand enfin nous passons les derniers portiques détecteurs de métaux, il faut encore créditer les bracelets de quelques sous, histoire de pouvoir payer les bières tranquillos pendant le marathon musical… Passés quelques moments de cafouillage, où les guichets ferment les uns après les autres, nous voilà presque arrivés à l’intérieur du stade où se trouve le ‘Main stage’. Tout le long des gradins se trouvent des marchands de toutes sortes : casquettes ou T-shirts à l’effigie du festival, stands de bouffe en pagaille, quelques jeux aussi, une vraie kermesse pour les jeunes et l’ado-attardée que je suis… L’entrée… Enfin!
Ainsi, les voilà tous, Européens, Américains (du nord et du sud), Asiatiques, Africains, c’est la première fois que je rencontre des Suédois, Tchèques, Mexicains, Slovaques, Lituaniens, Égyptiens, Chypriotes, Boliviens, Hongrois et Autrichiens… Ils sont nombreux venus du Pays de Galles, de Macédoine, du Liechtenstein, de la Grèce, sans compter les six fous furieux de l’Île Maurice… Au total, 143 nations représentées, tous plus ou moins déjantés et ready to party.
Ils arborent presque tous les couleurs de leur pays! J’ai moi aussi apporté mon drapeau mauricien pour l’occasion! Pourquoi pas? Ce qui n’était pas prévu, c’est que cela facilite la discussion avec les festivaliers de tout bord! A peine drapée de mes couleurs, que des Mexicains m’abordent au bar : « D’où vient votre drapeau? » Et la question est revenue à plusieurs reprises jusqu’à ce que se produise l’inattendu : « Hey, tu viens de Maurice? Mes parents sont Mauriciens! Mais nous vivons en Australie » Trop cool cette rencontre, le temps de quelques selfies et une bière, et nous nous séparons en rigolant…
Plus tard, c’est un collectionneur de signatures qui nous aborde : essoufflé d’avoir couru à travers la foule pour ne pas perdre de vue nos couleurs! Le sien est une mosaïque regroupant toutes les nations présentes, avec plusieurs dizaines de petits mots déjà récoltés, ‘Milie, signe pour nous en y inscrivant les mots : « Mauritius was here! » Nous ne sommes pas peu fiers…
Histoire d’être bien visibles, ils sont costumés en super-héros, en licornes, en Bavarois, en girafes, en fées, mais ils sont aussi torses nus, en bikinis, en bimbos, avec des casquettes à hélices, des combis moulantes, des chapeaux pailletés bleus, des lunettes géantes, des chaussures qui s’allument, des masques, des leggin’s fluos, déguisés en César, en Tic et Tac, en Peaux-Rouges ou en sumo; en chaussures à talons ou en savates, pieds nus, avec des moon boots ou des bretelles de papi à motifs; ils portent des ballons gonflés à l’hélium, des casquettes en forme d’ours, de loup, de lapin, de Goofy, des colliers de fleurs, des mains de Mickey, des têtes de cheval, ou des casques de Vikings.
Sans parler des hommes à la blondeur suspecte, qui sautent, boivent, hurlent, fument, se font proposer des pilules, sentent la marijuana; ils sont en fauteuils roulants, avec des béquilles ou plâtrés…
C’est à Fedde Le Grand, Above & Beyond et Armin Van Buuren qu’est revenu la responsabilité de lancer les festivités, et ce dernier a mis le feu aux poudres… On en a pris plein les yeux – et les oreilles – pendant la plus longue journée de festival jamais organisée par Ultra! Alors que la nuit tombe lentement sur le stade, que la foule s’enivre peu à peu de sons, de lumières et d’alcools, que le public se densifie grâce aux retardataires, que les gogo danseuses usent leurs talons sur scène devant les écrans géants, je prends le temps d’observer les gradins où se trouvent les quartiers VIP.
Je bénis le ciel et mes parents qu’ils ne m’aient pas refilé le gène de la-folie-des-grandeurs. Nimbés d’une lumière rouge, ils se trouvent loin de la foule déjantée et de la scène, et ça a l’air désespérément calme, tellement, que j’ai l’impression qu’ils passent à côté du vrai festival avec leurs talons aiguilles et flûtes de champagne à la main… Il ne connaissent pas la délicieuse sensation des sandalettes qui collent au plancher artificiel visant à protéger le gazon, ni celle des inconnus qui vous prennent dans leurs bras parce qu’ils sont heureux de rencontrer des gens originaires d’un pays dont ils n’ont jamais entendu parler, et encore moins la joie de faire des rencontres dans l’urgence, aux toilettes mobiles, alignées sur plus de 200 mètres… sans lumière, sans PQ, sans eau. Ok… J’avoue que cette partie-là relève d’une véritable torture… mais sérieusement, de quoi je me plains?
Cela dit, les festivaliers sont soignés aux petits oignons : feux d’artifices, flammes ou brumes jaillissant de tous les côtés de la scène, les canons à paillettes ou à serpentins, ainsi que les ballons de baudruche géants imprimés au logo d’Afrojack arrosent la foule. Les DJs sont surtout en osmose constante avec leur public! Le MC n’a pas lieu d’être vu que le stade est chaud-bouillant, mais il est de bonne humeur et amusant.
Les bars, sous des tentes gigantesques, sont pris d’assaut entre chaque set, le service est rapide, sympathique et efficace. Le line-up est abrutissant, Hardwell, Guetta, Garrix, mais aussi Gouryella et Thomas Jack que je découvre avec plaisir; au total 27 DJs défilent sur le ‘main stage’, tous aussi survoltés que les Ultranautes bien obéissants à chaque fois que leurs idoles hurlent : “JUMP” ou ma phrase préférée depuis le festival : “LET ME SEE YOUR FUCKING HANDS”…
Petite réflexion : les hommes politiques, banquiers, et autres chefs religieux devraient sérieusement songer à y aller… Parce que, si 100 000 personnes qui ne se connaissent pas, originaires de 143 nations, ont atteint ensemble un état de parfaite communion, en seulement deux jours, je ne vois pas pourquoi les ‘grands décideurs de se monde’ ne parviennent pas à s’entendre suffisamment pour nous foutre la paix, dans tous les sens du terme! Peace is the mission …
Recommandations:
1. Allez y léger, une carte bancaire et un téléphone portable suffisent… Autrement on se fait tout confisquer, même le sac a dos!
2. Mesdames les chaussures plates sont plus que conseillées… Un jour de festival dure presque 12 heures…
3. Pour minimiser la casse, renseignez-vous sur le line-up. Histoire de ne pas se farcir tous les DJ, surtout que les plus intéressants passent souvent en fin de ‘soirée’.
4. Soyez patriotes, les drapeaux sont les bienvenus, pourquoi s’en priver… Et puis c’est un ‘great conversation starter’.
5. Question de sécurité, si vous partez en groupe, fixez des points de rendez-vous à des heures précises pour vous retrouver; dans la foule, on a vite fait de perdre ses potes…
6. Bon moyen de se retrouver aussi : les déguisements. Il est plus facile de retrouver son troupeau de licornes que de demander à la ronde : “Vous avez vu mon ami? Il porte un t-shirt gris et un short en jean” Bah non Banane! Ils sont 500 à porter ça!
7. Vitamines et sommeil : Autant vivre une semaine en décalage horaire, parce que se rendre au Festival Ultra Europe en bâillant est une totale perte de temps.
8. Bonne nouvelle : si l’Europe ne vous tente pas, sachez que le festival se tient également aux USA, en Asie, en Amérique du sud et plus près de nous en Afrique du Sud!
9. Pour les tickets, suivre le lien.
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