C’est ma première visite en Chine, je suis dans le Sichuan, et Chengdu, sous sa perpétuelle brume de pollution, se révèle être une destination magnifique. Je fais connaissance avec la véritable signification du mot ‘immersion’!
J’oublie tout ce que j’ai appris de mes précédents voyages. Ici, personne ne parle les langues que je pratique ou qui me semblent familières… Se faire comprendre est un parcours du combattant; par chance, à l’hôtel, deux personnes comprennent l’anglais à la réception… Je ne comprends pas forcément quand il me répondent cependant! Qu’importe, je suis à Chengdu, hors de question de laisser cette barrière me poser problème!
Si vous pensez qu’il est impossible de se perdre quand on a deux sous de jugeote, vous allez vous vautrer, comme moi, alors non… préparez-vous! Avant le voyage, en définissant clairement ce que vous voulez visiter, expérimenter, goûter… Ensuite, dès votre arrivée à l’hôtel, repérer la personne qui sera en mesure de vous aider. Ils sont très professionnels, et organisés. Il y a toujours quelqu’un qui baragouinera un anglais à peu près compréhensible, qui vous accompagnera au taxi, ou vous fournira un interprète.
Les Shichuanais sont étranges quand ils rencontrent des touristes. Une de mes activités préférées quand je voyage, est de me poser et de prendre le temps d’observer les locaux. Activité bien compromise car ma tenue vestimentaire je-m’en-foutiste, mon mètre soixante dix, et mon manque d’intérêt évident pour la crème solaire n’ont pas manqué d’attirer l’attention! À plusieurs reprises les Sichuanais m’arrêtent, et me supplient presque de poser pour des photos avec eux.
Je ne suis pas une grande adepte du shopping, mais le Global center vaut le détour. C’est le plus grand centre commercial du monde. Il s’y trouve des salles de cinéma, une patinoire, des hôtels, des boutiques (uniquement des boutiques, pas de pharmacie, ou de gadgets électroniques) entre autres… et ah oui… Un parc aquatique!!!
Ce qui a cependant le plus retenu mon attention, c’est la nourriture… Ici on mange tout ce qui ‘donne le dos au soleil’, comprenez par là, tout sauf la chair humaine! J’ai donc goûté aux viandes dont je ne saurais expliquer l’origine et encore moins la provenance, des légumes indéfinissables, et des aliments dont je ne saurais dire s’ils étaient végétaux, minéraux ou zanimo! Ce qui prédomine dans la cuisine sichuannaise, c’est l’utilisation de son fameux poivre si merveilleusement parfumé et du piment.
Faut avoir le coeur et les intestins bien accrochés pour s’adonner pleinement à la cuisine du Sichuan, ou alors, se jeter sur les douceurs. Elles sont nombreuses, mais sachez que le terme dessert n’existe pas dans la cuisine chinoise. Pas franchement sucrées, ces délices se glissent entre deux plats salés lors du repas, comme cet oeuf de caille roulé dans une purée douceâtre de ‘Dieu-sait-quoi’, et pané par la suite… Mais en vérité, je n’ai résisté ni aux soupes épicées, ni aux puddings salés, et encore moins aux grenouilles sautées au concombre; comme dit le proverbe, ‘tout ce qui rentre fait ventre’! Je n’ai toutefois pas craqué sur les insectes en brochettes!!!
Autre délice : le thé vert… L’interminable cérémonie du thé est une pause agréable au Shea Tea (ça ne s’invente pas!) au son de la harpe chinoise, mon hôtesse rince les feuilles, réchauffe les tasses, passe l’infusion et recommence dans un ballet d’ustensiles et un silence quasi monacal. Ce n’est pas une obligation, mais l’ambiance zen et la douceur de la demoiselle m’y encouragent. Nos seuls échanges après une demi-heure de thé seront un regard, un sourire et un ‘xièxie’!
J’aime beaucoup les bains de foule et l’effervescence! Les Allées Kuan et Zhai, pavées à l’ancienne regorgent de petites échoppes; idem pour Jinli Folk street. Dans une débauche de couleurs, de senteurs et de sons, les badauds se précipitent dans les ruelles à la recherche de souvenirs, de colifichets ou sont simplement en balade. Mais en matière d’effervescence, mon coup de coeur va à la vieille ville de Huanglongxi. Les pavés qui peuvent se révéler traîtres par temps de pluie, usés comme seuls des siècles de passage le permettent, mènent à des trésors architecturaux. On y trouve une place centrale avec un petit plan d’eau, bordée de bâtiments vieux de plus de 17 siècles, surplombés par des arbres eux aussi centenaires où flottent des centaines de rubans rouges. Le caractère traditionnel des lieux est indéniable, malgré l’invasion des touristes. Les jeunes filles portent des couronnes de fleurs achetées à la vieille dame souriante postée sur un pont; c’est incroyable comme ça a le don de tout embellir, même le temps pourri!
Autre coup de coeur : les pandas. Le Chengdu Research Base of Panda Breeding abrite plus d’une centaine de ces adorables nounours. Gros, maladroits, lents, à chaque pas, la foule pousse des ‘oh’ et des ‘ah’ d’admiration… Oui, moi aussi… Véritables monuments nationaux les pandas valent le détour, et l’entrée au centre ne coûte que 58 yuans (8 euros).
A visiter également :
Le site de fouille archéologique de Jinsha et ses jardins magnifiques.
Le Wuhoo temple et les 37000 mètres carrés de jardins qui l’entourent, ainsi que son jardin de bonsaï.
Un des nombreux spectacles de face ‘changing’.
Le Mount Qingcheng
Et pourquoi pas le Buddha Géant…
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