J’ai pensé que l’île de Mahé serait un anti climax après cinq jours en catamaran. Ben, en fait, non! Cette fois, notre réservation de véhicule tenait bon; aux Seychelles on roule à gauche – j’aime dire qu’on roule du bon côté de la route – le temps est plus clément qu’au début de notre séjour, le moral est au beau fixe…

Après des au revoir quasi larmoyants avec Dereck, nous laissons Eden Island où nous avons accosté la veille pour Le Méridien Fisherman’s Cove sur la côte nord-ouest. Mais avant de nous y rendre, arrêt obligatoire au Sir Selwyn Selwyn-Clarke Market de Victoria.

Il n’est pas bien grand, mais il fourmille de clients et de touristes le samedi matin. Au rez-de-chaussée, les épices et les légumes avoisinent le très long étal de poissons. Les marchands sont nombreux, leurs couteaux affûtés s’agitent entre  leurs mains expertes; souriants, ils prennent la pose pour les photos, il y a même un oiseau opportuniste qui chaparde des miettes de poisson…

Au premier, les produits artisanaux. Rien de bien folichon, mais la position en hauteur donne un point de vue tout à fait sympathique sur le mouvement : les étals du rez-de-chaussée sont teintés de vert, de rouge et de bleu par la lumière qui filtre à travers les parasols et prélart…

La pêche miraculeuse

Non, je n’ai toujours rien attrapé, mais si je le savais déjà, là, j’en ai eu la preuve : entre les Seychelles et le poisson, c’est une grande et très sérieuse histoire d’amour… Je suis une fan de poisson, et j’en ai mangé tous les jours : en katkat avec des bananes, grillés avec une sauce créole agrémentée de bilimbis, espadon fumé en salade avec des caramboles, salade de requin au safran, grillé au barbecue avec un filet de jus de citron, et que sais-je encore… Je me suis ré-ga-lée…

Un des meilleurs poissons grillés est sans conteste celui du petit marché de rue qui se tient le dimanche à deux kilomètres de l’hôtel, face à la baie de Beau Vallon. Les clients sont affamés et parfois méchamment impatients après une balade en jet ski, ou en parachute ascensionnel, ou même après une longue marche sur la plage, alors les assiettes sont remplies à la chaîne …

De l’hôtel au resto-bar Boathouse, il y a une sacré trotte, y prendre une bière en journée est une véritable récompense, j’en profite pour y réserver une table pour dîner. Ils y servent un délicieux buffet où les frites de fruits à pain sont à l’honneur, leurs cocktails sont aussi colorés que détonnants, et le cadre adorable est fait de bois de récupération… Ils ont l’air de bien aimer les buffets dans ce coin du monde. J’y ai eu droit à Eden Blue, au Marlin Bleu, à La Gigolette à l’hôtel l’Archipel, entre autres. Au Fisherman’s Cove le petit resto-bar est sympa et l’ambiance feutrée est très appréciable, tout comme La Scala les bananes sont flambées en salle, à ce propos, nous y avons reçu un accueil comme on en reserve aux clients habitués, et la nourriture est tout bonnement géniale.

Le meilleur pour la fin

C’est le dernier jour de vacances… déjà! Dix jours c’est trop court pour les Seychelles. Du moins c’est mon opinion… Alors nous décidons d’aller à Port Launay et Anse Souillac. Si le temps n’est pas vraiment clément, la découverte de notre première destination est une jolie surprise. Sur cette plage une balançoire de fortune (première photo) face à la baie appelle à la douceur. Deux femmes qui vendent des cocos décorés d’hibiscus chantent une berceuse qui m’est inconnue, à gauche on aperçoit les villas d’Ephelia. Je m’étonne encore de la présence des Mauriciens aux Seychelles. Notre histoire commune est longue et nous nous ressemblons sur tant de points.

Vue sur Port Launay

Entre Port Launay et Anse Souillac, la route est très étroite et sinueuse. J’ai eu quelques frayeurs, mais ça en valait la peine. Quand il n’y a plus de route, il faut continuer encore une dizaine de minutes à pied, quelques ruines de chapelle et de bâtiments abandonnés piquent ma curiosité, mais je ne m’aventure pas à aller les explorer; la plage, elle, est presque déserte… La baignade se limite à s’asseoir dans l’eau qui est très (très-très) basse… Mais la balade reste belle et agréable.

Au retour, nous nous sommes perdus en route, ce qui nous a valu un détour de plus d’une heure, mais nous avons découvert des plantations de thé, et dans la brume des hauteurs, le panorama ressemblait à un mélange des frontières du Mordor et de la forêt interdite de Poudlard. Mea maxima culpa, à cause du mauvais temps, je n’ai pas pris de photo et je m’en mords les doigts. De toute façon, ce sont des journées ensoleillées dont je me souviendrai ! 🙂