Par où commencer? C’est une Love story qui date de plus d’une décennie… Mon premier voyage en Europe, mes premiers pas dans une mégalopole, les premières visites aux monuments de la liste… J’y ai laissé une petite partie de mon cœur, et j’y suis retournée aussi souvent que j’ai pu. Disons une bonne dizaine de fois… J’ai cessé de compter depuis un moment…

Janvier 2015. Je suis un cours de photographie au London School of Photography, cours dispensés par le magnifique Andrea! Je loge chez mes amis dans les quartiers so chic de Kew Gardens, et je prends un réel plaisir à marcher jusqu’au Tube Station chaque matin, malgré le froid qui me contraint à m’habiller comme un oignon! Londres est là et j’ai rendez-vous avec mon artiste préféré!

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Armée comme il se doit de mon Oyster card et du Tube Map, sac à dos, bouteille d’eau, et mon inséparable carnet de notes, direction Trafalgar Square. Devant le National Gallery, je ne perds pas de temps. Une fois passée l’entrée principale, je prends l’escalier de droite, et je me dirige vers la galerie des impressionnistes et des expressionnistes. Ils sont là, fidèles au poste, Matisse, Monet, Manet, Gauguin, Degas, et enfin, lui, Vincent van Gogh dont les tournesols attirent les foules, et moi… Afin de rester dans ma bulle, je me balade avec des écouteurs… Parfois même, je me paie un audio guide. Un petit arrêt pour voir Gustave Klimt, et en route pour le pub.

J’avoue, j’aime la bouffe de pub. Tout me va, les Fish & chips, les pepper steak pies, les sausages, mash and gravy, la purée de petits pois, le choix de bière à la tireuse, et les petits légumes sautés! Je suis loin de ce qui est gastronomique, mais je me rattraperai plus tard… Ou pas… Là aussi j’ai le moyen de rester tranquille, je sors mon carnet et je note toutes mes observations : l’artiste de rues aux doigts pleins de craie, les pigeons de moins en moins nombreux sur la place, les groupes organisés tous vêtus du même sweater, les dizaines de touristes de toutes formes et de toutes les couleurs armés jusqu’aux dents de caméras rivalisant de taille et de technologie, et bien sûr les parapluies… J’écris aussi à propos du temps gris qui rend trouble la vue sur le magnifique clocher qui abrite Big Ben, de ma fascination grandissante pour l’Underground, et sur mes intentions de visiter cette fameuse galerie de portraits dont j’ai entendu tellement de bien!

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Repue, je décide d’aller à Covent garden, c’est un lieu que j’ai découvert en compagnie de ma sœur en 2007, depuis j’y vais régulièrement, là-bas, le spectacle est garanti. Magiciens, musiciens, artisans, restaurateurs, équilibristes, jongleurs, il y en a pour tous les goûts, et j’en prends plein les yeux. Londres est vraiment très varié en spectacles… En dix ans j’ai eu l’occasion de voir We will rock you, Stomp, Phantom of the opera, Thriller, Maroon 5 en concert à Brixton Academy, et merveille des merveilles, le saint des saints des clubs de Jazz, le Ronnie Scott. Les lumières sont tamisées, et les rangées de tables toutes tournées vers la scène sont typiques des jazz club, beaucoup de rouge, et pas une mouche qui vole pendant que Sarah Jane Morris chante. La semaine précédente, Booker T s’y trouvait. Il paraît qu’on peut y croiser des célébrités régulièrement, la qualité des artistes qui s’y produisent est exceptionnelle, ainsi que leurs cocktails! J’ai noté qu’on pouvait y manger également, je me serais bien laissée tenter si je ne m’étais pas empiffrée jusqu’à l’étouffement au Little Italy, le très célèbre restaurant italien de Soho situé juste en face. Ce resto est incroyable, du prosecco au vin, des pâtes aux truffes aux assiettes de charcuterie, de l’ambiance plus que festive au bar, à la salle toute aussi bruyante, il n’y a rien à jeter. Même pas le magicien qui passe de table en table!

Dans un tout autre univers, j’ai été invitée au Galvin at Windows. Au sommet de l’hôtel Hilton sur Park Lane, la carte est étourdissante. Je laisse faire le sommelier et lis attentivement les propositions du chef Joo Won : le bœuf Wellington est un pur délice, le foie gras un péché, et les marshmallows offerts pour accompagner le café ont une texture nuageuse. Bien manger à Londres est tellement facile. De Plum Valley dans le quartier chinois au Pop Up restaurant de Jamie Oliver à Covent garden, le choix est vaste, il suffit d’être un peu curieux, ou aventureux…

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Idem pour les visites et activités, j’ai un petit faible pour les marchés, brocanteurs, et autres vide-greniers… Portobello Road offre une belle palette de couleurs. On y trouve de tout, des godasses seconde main, des petites cuillères de collections, des vieilles boîtes à bijoux, et j’en passe. Notting Hill et ces maisons colorées, sans parler des immenses demeures et des boutiques de vêtements vintage offre une promenade très agréable… Il y a rien de plus british que les flics à dos de canasson patrouillant dans ces rues et les badauds qui les photographient! La grand-messe de la bouffe, elle, se tient au Borough Market. Olives en provenance de la Méditerranée, fromage de France, paella, cookies géants, saucisses allemandes, poissons, fruits, légumes, pains, racines, graines, champignons, ce sont les saveurs du monde entier qui forment cette incroyable mosaïque depuis plus de 1000 ans. La foule est aussi colorée que les étals, les langues parlées aussi variées que les couleurs, et les senteurs aussi différentes que les langues… Ce marché est à l’image de Londres.

Les visites, les monuments, les musées, les spectacles et même les jardins où les gens sont d’une telle diversité, et si constamment renouvelés qu’il est impossible de s’y ennuyer même une seconde. Même en 2015 on croise des punks dans les rues, mais aussi des looks des plus étranges, colorés ou en mode camouflage, des uniformes en queue de pie, des couvre-chefs de tous genres, la ville respire la liberté, on s’habille comme on veut, on sort et on rentre à l’heure que l’on souhaite, personne ne s’étonne de vos origines ou de vos choix. Il fait un froid de canard, alors je trace, même si en réalité j’attends un événement promis par la météo…

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J’ai hâte qu’il neige, je ne l’ai jamais vu tomber, et je suis prête à parier que je ne la verrai pas non plus cette fois-ci… En sortant de mon cours, il tombe un truc étrange du ciel et je chope le premier passant pour lui demander : « Is that snow? » Il me toise n’en croyant pas ses oreilles et me demande d’un air dépassé : « Where do you come from? » Et moi : « Mauritius! » D’un air soudainement plus compréhensif il m’explique : « That’s hailstones! » Je lui dis merci sans avoir la moindre idée de ce dont il s’agit… Heureusement mon ami de Kew Gardens m’éclaire… Je me coucherai moins bête ce soir! Toujours pas de neige.

Avant de dormir je fais la liste de tout ce que j’ai visité en dix jours : le Tate Modern Museum, Picadilly Circus (je vous ai trouvé un truc marrant à lire sur ces lieux… suivez le lien), le Speaker’s Corner de Hyde Park, le changement de la garde au Buckingham Palace et bien sûr une virée sur Oxford Street histoire de voir les new trends. Au réveil, je traîne un peu en sortant du lit, mon hôte me fait remarquer qu’il neige! Comme une flèche je file à la première fenêtre… Les flocons virevoltent, c’est léger, féerique, pas très abondant, mais je reste à fixer le spectacle une bonne dizaine de minutes… Elle fond vite, je suis un peu triste, je rêve d’une couverture de neige fraîche, ce sera pour la prochaine fois, demain après-midi je rentre à la maison!

Londres est la ville où il se passe toujours quelque chose. Tantôt une manifestation anti-fourrure devant Selfridges, une bruyante collecte de fond pour l’hôpital des enfants, un homme dans la vitrine d’un grand magasin manifestant contre la brutalité policière, Beyoncé venant à la première de Dreamgirls à Leicester square, une demande en mariage publique à Covent garden… Je reviendrai, encore et toujours, je répondrai à l’appel de Londres.

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Astuces :
– Le Big Bus : il est génial. Pour une première visite c’est l’idéal, il sert non seulement de guide, mais aussi de transport
– Le métro : le tube est un système de transport plus qu’efficace, les Oyster Cards sont pratiquement faites sur mesure, les cartes sont gratuites et dispo à chaque station. Mind the gap!
– Tours : il y a des dizaines de tours intéressants à tenter. Sur les traces de Jack l’Éventreur, ou sur celles de Harry Potter, des tours en autobus, à pied ou sur la tamise, li tourné, li tourné!
– Rencontrez des Anglais : ce sont des gentlemen, n’ayez crainte. Ils sont toujours partants pour taper la discute au pub, ou pour vous renseigner si vous vous sentez perdus.
– Soyez curieux : se laisser guider par son instinct est une merveilleuse chose. A Londres aussi longtemps que vous vous trouvez à proximité d’un tube station, vous êtes sûrs de pouvoir rentrer…
– Il fait froid : l’été est court à Londres… Ne jamais l’oublier!