Cet article est sponsorisé par l’Auberge Saint François, Comptoir du monde et la Commission du tourisme.

26 juin 2018

Je surkiffe mon arrivée à Rodrigues ! Dès l’aéroport, sur une bannière de plusieurs mètres de large, une photo immense invite les voyageurs à découvrir le Rodrigues International Kitesurf Festival (RIKF).

Première étape: récupérer mon véhicule. Fidèle au poste, ma pote Élé est venue me le livrer, et comme d’habitude, je distribue les bisous dès la sortie de la salle de débarquement! Toutes les deux on rigole un peu avant de se séparer. Cette année elle ne s’inscrira pas au RIKF, du coup nos retrouvailles sont vraiment de courte durée ! 🙁

Direction l’Auberge Saint-François. Je la découvre, car si j’y suis souvent passée, c’est la première fois que j’y loge et ce, pour une bonne semaine! Je suis vraiment fan de la route sinueuse qui mène à Saint-François, elle a toutes les qualités typiques qui font de Rodrigues un délice pour les yeux! Les vues prenantes sur le lagon, le bétail en liberté, les côtes, et les vallées parsemées de blocs de calcaire, les éoliennes qui tournent à plein régime et surtout ces plages si blanches, lisses et accueillantes !

L’auberge est située pile en face de la plage… Je me réjouis d’avance des heures que j’y passerai à lire! D’ailleurs, j’ai vite fait de changer mes plans… C’est plié, je vais squatter la plage plutôt qu’arpenter l’ile!

Le dernier né de Musso me tient compagnie, jusqu’à ce que le soleil descende flirter avec la crête derrière moi! Je crapahute vers Chez Dana, un snack sur les hauteurs de Saint-François, qui est l’extrémité de la dernière portion de route carrossable avant Anse Philibert et Trou d’Argent, pour déguster une bière et y rencontre DJ Wendy et Jina, prof de self-defence à Maurice, avec qui je fais un brin de causette!

Demain c’est le jour des inscriptions… Autant dire le jour des retrouvailles! J’ai hâte d’y être!

27 juin 2018

Coucou Bobo! 🙂

Je débarque sur LA PLAGE! Je parle de celle d’Anse Mourouk… Côté surfeurs c’est toujours un peu l’euphorie, je file rejoindre les vieux potes du festival: Nathan, Willy, Lolotte, Bobo, on discute de tout, de rien, on parle des inscriptions, je suis d’une oreille distraite les prévisions météo… Le vent capricieux inquiète plusieurs participants mais l’excitation des retrouvailles prend vite le dessus sur le reste.

Céline Rodenas à l’oeuvre

A l’heure du déjeuner, je croise quelques membre de la RKA, M. Ajay, le directeur du Cotton Bay, Géraldine, la responsable du Bakwa Lodge, et M. Rosaire Perrine, membre de l’Assemblée régionale de Rodrigues. Je salue Helena Brochocka, la marraine du festival, et Céline Rodenas, au passage! Ce sont deux kiteuses mondialement reconnues, toutes deux sont très sollicitées par la presse, mais je compte bien prendre le temps d’interviewer Helena. 

Sur le petit podium temporaire, installé pour la cérémonie officielle d’ouverture du festival, père Daniel Milazar procède à la bénédiction de la mer, des sportifs, et des festivaliers. Il explique que ‘bénir’ signifie ‘dire du bien’… Je trouve ce mot, que je jugeais quelconque, bien séduisant tout d’un coup, et ce soir je serai heureuse de me coucher moins bête! 

Andy Albert, le directeur technique du festival prononce quelques mots de bienvenue à ceux présents, forme le souhait que l’esprit sportif mène le RIKF au succès, et termine par le traditionnel « Good luck » à l’intention des riders.

Helena est heureuse de se joindre à l’événement et dit, je cite: « I woke up to the most beautiful place I’ve seen in my life, and I’ve been to quite a few! » 

Après de brefs remerciements de Sydney Clair, président de la RKA, Mme. Rose de Lima Edouard, commissaire des Sports, confirme son soutient au kitesurf, entre autres disciplines sportives, qui font de Rodrigues un lieu de rendez-vous incontournable ! 

Les Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) sont un sujet de conversation qui déchaîne les passions dans la communauté des festivaliers. En 2019, pour la première fois, le kitesurf y sera listé comme discipline. Je sais que les Rodriguais sont en excellente position pour prétendre aux podiums… Je vais laisser traîner mes oreilles et je vous raconterai tout ce que j’entends! À demain! 🙂

28 juin 2018

Je suis rentrée une vingtaine d’heures à Maurice pour honorer des engagements perso! Une véritable pirouette rendue possible grâce à l’aide du champion de l’univers du coustik-de-voyage, j’ai nommé Comptoir du monde et également l’aide exceptionnelle de Holiday Inn Airport Hotel Mauritius! 

29 juin 2018

Il fait encore nuit quand je quitte la maison… Pour me donner du courage et me garder éveillée, j’écoute un mélange hétéroclite de Foo Fighters, Rita Mitsuko, et Florence + The Machine! Un magnifique et aveuglant lever de soleil (je les trouve toujours magnifiques, puisque j’ai horreur de me lever tôt !) fait scintiller les champs de cannes en fleurs qui servent de cadre à l’autoroute ! 

À la Porte 20 de l’aéroport, des enfants surexcités de prendre l’avion, visiblement pour la première fois, ont organisé une découverte systématique des lieux. Tout y passe: sèche-mains dans les toilettes, escalade des fauteuils (seule porte d’embarquement au monde où il y a suffisamment de fauteuils pour tous les passagers… Pas de boutique hors taxe ici, coïncidence ?) et surtout l’observation du va-et-vient autour de Blue Bay, l’Airbus 319-100 d’Air Mauritius ! Les commentaires et les théories vont bon train; mais ce que je trouve encore plus mignon, c’est leur émerveillement de découvrir un tout nouveau monde! 

À mon arrivée, je saute dans mon pick-up de location laissé la veille sur le parking de l’aéroport de Plaine Corail, je dois encore rentrer me changer et rattraper les embarcations qui vont en pique-nique sur l’ile Catherine. Contrôle de routine, route en réparation, rien ne se passe comme prévu, et je loupe le départ! Je vais profiter de la journée pour visiter mes sponsors, histoire de les remercier. Pas de compétitions aujourd’hui, comme hier… Le RIKF est tributaire du vent… et le vent brille par son absence.

Le vagabondage a cela de magnifique, il permet les rencontres, les surprises et les découvertes! Une rencontre me conseille de visiter le Lieu de Mémoire à l’Union; la surprise c’est qu’il s’agit d’un coin inattendu et presque secret tant il est retiré et différent de tout ce que je connais de Rodrigues, et la découverte c’est qu’il s’agit d’un parc à moitié naturel et à moitié aménagé à la mémoire des esclaves. On y trouve la tombe restaurée de Philibert Maragon et le monument commémorant l’abolition de l’esclavage.

Un petit peu d’histoire: M. Maragon et son épouse s’installent à l’ile Rodrigues au 18e siècle, et deviennent les premiers agriculteurs. Avance rapide: pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que Maurice est presque coupé du monde, et que les bateaux ne ravitaillent pratiquement plus le pays en riz, farine et autres denrées de base, c’est Rodrigues qui vient à sa rescousse, grâce au maïs par exemple, et qui devient ainsi ‘le grenier de l’île Maurice’. Donc, si nos arrière-grands-parents ne sont pas morts de faim en ce temps-là, c’est grâce à Philibert Maragon. Maurice doit une fière chandelle à Rodrigues. CQFD. Je ne comprends pas que nous ne l’apprenions pas en cours d’histoire à Maurice!

Il y a des soirées qui peinent à trouver leur tempo, celles qui se passent à la Butte de Sable n’en sont pas. Je suis triste cependant de ne pas y retrouver l’intégralité des festivaliers. Ils sont nombreux à s’être déplacés, mais mes copines me manquent, et je reconnais peu de visages dans la foule. Vers minuit, je m’éclipse! Demain sera un autre jour!

30 juin 2018

Le programme de la journée est étoffé, mais le vent prend le festival en otage. Il n’y a pas une palme de cocotier qui s’agite, pas un grain de sable ne vient piquer mes mollets, je n’ai même pas froid, c’est dire!

J’ai passé la journée à siroter des bières et à grignoter des frites au bar de la plage du Mourouk. La plupart des  journalistes sont en panne technique, ils jouent à la pétanque avec des kiters, s’accrochent à une poutre de pergola comme à une barre fixe, se montrent des vidéos de leurs derniers reportages, se font expliquer des tatouages ou prennent des nouvelles de leur collègues absents… À chaque demi-heure qui s’écoule, l’un ou l’autre revient avec des nouvelles:
– Alors? Course ou pas course?
– Il faut encore attendre, on en saura plus à partir de 15 h 30.
– Alors? Ça a l’air de se lever là!
– Pas suffisant, il faut attendre 16 h 30!

De mon côté, je rencontre des sponsors, discute de nouveaux accords, c’est cool… Mais tout est cool à Rodrigues… Comme de croiser Varsha Ragoobarsing, la Miss Mauritius qui est en tournage; nous nous connaissons d’un précédent événement que je vous ai raconté ici même, et sommes restées plus ou moins en contact. Elle me confie adorer sa nouvelle vie, mais je l’avais déjà deviné, c’est son sourire qui l’a trahie!

Ce coquillage comestible s’appelle un Tourne-à-gauche, peu commun, mais intéressant!

Nous sommes nombreux à croiser les doigts pour demain. Les chasseurs d’images ont la dalle, les kiters sont comme des lions en cage, et ceux qui sont venus pour le spectacle… ben… ils font du tourisme, testent la cuisine locale, vont au marché à Port Mathurin, en apprennent davantage sur les coquillages, prennent des photos et alimentent leurs comptes Instagram en attendant la fête de ce soir.

1er juillet 2018

Quelle journée de dingue! Le vent s’est levé! Ça résume plus ou moins ce qui s’est passé! Mais ma journée ne commence pas sur LA PLAGE, mais par une mission dont le départ est au Cotton Bay où je récupère Aurélien and the Sunshine Band qui étaient en galère de transport.

A Mourouk, je m’arrête cinq secondes devant chez Koko (Koko est mon amie – française qui vit en Guadeloupe – depuis quelques années, avec Zo, nous nous sommes toutes rencontrées à Rodrigues, c’est un peu notre terrain de jeu, et nous formons une espèce de trio infernal de femmes indépendantes, un peu grandes gueules, un peu curieuses, un peu folles, mais surtout très complices… Comme c’est une longue parenthèse, je disais donc… Je stoppe devant chez Koko…) pour lui dire que je descends directement à la compétition de freestyle! Je le fais à la rodriguaise: freins, klaxons, hurlements, pouce en l’air, et je suis repartie! J’ai dû être Rodriguaise dans une vie précédente! Maintenant que j’y pense, ça expliquerait mon attachement à cette ile!

Sur le spot, ça s’agite pas mal, rien à voir avec l’ambiance à la cool d’hier, on dirait qu’une énergie nouvelle s’est emparée des festivaliers… Andy est à pied d’oeuvre; entre le chronomètre, les drapeaux, le calcul des points, et l’enchaînement des épreuves, je pensais qu’il n’arriverait pas au bout de sa journée! C’était mal le connaitre!

Les voiles montent colorer le ciel ou descendent égayer LA PLAGE en suivant un ordre mystérieusement établi. Les kiters effectuent des allers-retours entrecoupés de figures hyper compliquées qu’ils appellent des tricks. Je commence à comprendre certaines choses au bout de cinq années, oui, je suis longue à la détente; au freestyle, il y a deux types de compétiteurs: les techniciens et les artistes. Si les techniciens l’emportent la plupart du temps, les artistes eux me fascinent, leurs figures ne sont peut-être pas homologuées, mais elles sont pleines de fantaisies, et moi, j’ai un faible pour les créatifs!

Pendant une brève pause, Koko et moi, nous faisons un sort au Couzoupa au bar de la plage du Mourouk Ebony (leur ti-punch porte le nom de la passe qui se trouve non loin de l’hôtel), engloutissons des frites, et trouvons même le temps de nous poser au soleil jusqu’à ce que les ailes multicolores reprennent possession du ciel… Les kiters se préparent, et nous on file se trouver un coin où je vais pouvoir choper quelques photos dignes de ce nom!

Comme les premiers jours du RIKF ont été ‘sans vent’, aujourd’hui les épreuves s’enchaînent à un rythme effréné, une compilation de long raid et de mini raid a donné une nouvelle épreuve où les points cumulés ont établi un classement. Sur le podium certains habitués, comme Simon Lamusse ou Terry Lamarque, mais aussi de nouveaux venus comme Girelda Jeewooth et Sandra Mialhe. Mais c’est de voir Aaron Albert brandir son trophée de Most Promissing Athlete à 9 ans qui me réjouit le plus (voir la première photo)!

La journée tire à sa fin en même temps que le festival, avec son cortège de discours et un concert de plusieurs artistes rodriguais. Demain LA PLAGE aura retrouvé un semblant de normalité, une fois les bannières enlevées, les enceintes silencieuses, et les enfants de retour en cours. Il n’y aura plus que le gazon piétiné, les écoles de kitesurf, Matante Fibie et Kot Willy qui auront gardé les traces du passage du RIKF 2018. À moi, il me restera le souvenir des fous rires, des nouveaux potes et de l’odeur enivrante de l’iode; de ce dernier jour où enfin j’ai eu du sable jusque dans les oreilles et les cheveux coiffés à la Jenny-la-folle-sur-le-Pont-Neuf!

JIOI 2019

À l’heure où j’écris, ils sont neuf Rodriguais à être pré-sélectionnés pour les Jeux des îles de l’océan Indien. Ils seront à Maurice à la mi-juillet pour quelques entraînements, puis de nouveau en août pour les sélections. Spectacle garanti!