Les improbables Lacs de Plitvice

Chers amis voyageurs,

Ce serait prétentieux de vouloir vous décrire les lacs de Plitvice, certains mots (turquoise, féerie, mousse, marche, émotions) me viennent en tête mais ce serait tellement faible, insignifiant, dérisoire… qu’ils ne feraient pas honneur aux lieux.

Ce que vous devez savoir, si l’envie vous prend d’y aller, c’est que: ce site est classé au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1979, et ce n’est certainement pas par hasard. Quand j’ai dit à Patrice de Comptoir du Monde que je me rendais en Croatie, il m’a conseillé seulement deux sites… (évidemment il y en a des centaines, mais bon, voilà, il ne voulait pas que je passe à côté de ces deux lieux d’exception !) les îles de la Dalmatie, et les lacs de Plitvice! L’expérience me dicte de suivre les conseils de l’agent de voyage le plus cool qu’il m’a été donné de rencontrer ! Il m’a conseillé entre autres, Florence, Barcelone, les îles grecques, et à mon avis il devrait avoir son propre blog…

Bref, nous sommes en juillet 2016, et pour les grandes vacances annuelles, nous avons au menu des réjouissances: Zagreb, Split et Dubrovnik, mais je vous raconterai ça plus tard! Pour le moment la première étape, Zagreb, nous permet (à mon chéri et moi) de nous échapper vers les lacs de Plitvice, à deux heures et demie de la ville. Si les autobus sont une option bien honnête, nous avons choisi d’y aller en voiture. Deux jeunes et belles demoiselles nous ont abordés sur la place Ban-Jelačić, armées de pamphlet et de sourires. Le soleil impitoyable et leurs mines suppliantes finissent de nous convaincre. Par chance la décision est excellente. Le reste de la clique (parce que nous somme à six pour ce voyage) choisit de rester faire du shopping à Zagreb, mais pour nous, l’opportunité est trop sympa…

Rendez-vous est pris pour le lendemain, avec Zeljko de Permansio tours, et c’est au son de Takvi Kao Ti de Nina Badrić que nous prenons la route. Dans la voiture nous avons le wi-fi, et nous faisons une halte sympathique (histoire de manger un bout) à Rastoke, un village presque entièrement construit au-dessus des rivières qui sillonnent le coin, jamais rien vu de pareil, mais jugez par vous-mêmes!

Les lacs de Plitvice s’étendent sur 295 km carrés: il s’agit là de quatre heures de marche d’un pas soutenu, avec deux haltes totalisant une demi-heure, une balade en bateau dans un silence quasi parfait et un petit trajet (gratuit) en autobus.

Les lieux grouillent de monde (démophobes s’abstenir), les passerelles en bois sont mises à rude épreuve, les marches en pierres taillées ralentissent le mouvement, ce qui me permet quelques observations: des parents, aux petits soins, réhydratent leurs enfants épuisés dans les coins ombragés et calmes, les seniors s’émeuvent devant la tranquillité qu’offrent certains lacs, les amoureux se prennent en selfie à chaque recoin idyllique, les sportifs se défient sur les pentes, une jeune fille se balade avec son teckel en laisse, les cascades se succèdent, au point où j’en deviens sélective pour les photos. Je note que la consigne à l’entrée est suivie à la lettre: « Leave nothing but footprints, take nothing but pictures ». Une telle discipline est louable, le parc est propre, l’eau limpide, aucune baignade ne vient éclabousser les mollets des promeneurs, aucun cri ne dérange les oiseaux, un moment qui s’apparente à la perfection.